Le « cartel de la compote » va devoir s'expliquer devant l'Autorité de la concurrence




Le 10 Juillet 2019, par François Lapierre

Le « cartel de la compote », un groupe d'industriels du secteur, aurait mis en place un système concerté pour conserver des prix élevés pour leurs produits. L'Autorité de la concurrence veille au grain.


Selon Le Monde, la plupart des grandes marques du secteur de la compote se seraient entendues pour fixer des prix élevés à leurs produits. Andros, Materne, Charles & Alice, Conserves France, Valade et Delis sont cités par le quotidien du soir comme ayant fait partie de ce « cartel de la compote ». Entre 2010 et 2013, ces industriels auraient en effet organisé plusieurs réunions visant à rehausser le prix de leurs produits en fonction du variation des cours de la pomme, qui étaient en hausse à l'époque. Or, il est parfois difficile d'intégrer l'augmentation des prix de la matière première dans le produit fini. Par conséquent, ce cartel se serait arrangé pour passer la facture aux consommateurs.

Dès septembre 2015, l'Autorité de la concurrence a lancé une enquête, d'abord discrètement sans citer de noms, mais en évoquant un « soupçon de cartel ». D'après Le Monde, c'est l'industriel néerlandais Coroos qui aurait prévenu le régulateur, afin d'obtenir sa clémence au moment de dresser une amende. L'Autorité aurait proposé au printemps 2018 une transaction aux entreprises incriminées, avec à la clé une amende moins forte. Mais l'accord n'a pas recueilli les deux tiers des signatures indispensables pour être mis en œuvre.

Ce mercredi 10 juillet, les industriels concernés ont rendez-vous avec l'Autorité de la concurrence afin de s'expliquer sur leurs pratiques jugées anticoncurrentielles. Si les faits sont avérés, ils pourraient bien écoper d'une amende bien plus salée que celle du projet d'accord mis sur la table l'an dernier par le régulateur.


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